.lucaspellegrini



010.

Design parade 
Toulon 2024

Dans le temps court de l’exposition et la petite échelle de la pièce, notre projet s’interroge sur la vaste idée du « méditerranéen ». Il est question de son art de vivre, des objets qui en constituent le décor, des archétypes de son architecture, des actes fondamentaux de son quotidien, ou encore de son climat et de son paysage. L’installation met en scène des éléments et des matériaux empruntés à son territoire, et qui lui seront restitués ensuite. Parmi eux, un déchet issu de la mer, une matière cachée et un objet ordinaire de la modernité. Au-delà de leur dimension matérielle, ils construisent un récit qui tente d’actualiser une idée romantique de la Méditerranée, en l’engageant dans une esthétique - possible - de l’Anthropocène.


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Méditerannéenne(s) contre-façon(s) : Abstract.

De cette mer qui se dresse devant moi, toutes les villes ont jailli. De Toulon à Athènes, en passant par Palerme ; de Naples à Alger, jusqu’à Alexandrie ; tout est fait de la même eau.

Les cités ont joui de son poisson, de son vent, de son sel et deson soleil. Les maisons étaient faites de pierre, de bois et de marbre. Plus tard, les paquebots ont charrié l’acier, le ciment et le verre.

Les villes ont grandi, se sont modernisées, et ont vomi dans l’eau mère les signes de leurs civilisations.

Des peuples entiers les croisent en naviguant au péril d’une autre vie.

Les ports sont là encore, bien rangés. On s’y retrouve, on prend le temps, parce que le soleil l’a ralenti.

Juste derrière le rideau suspendu au-dessus de la fenêtre ouverte, le vent s’engouffre. Je n’ai plus quitté mon banc de toute l’après-midi. Dedans, je suis déjà dehors. Le bruit de la ville, des avions et de la mer se relaie dans un brouhaha permanent semblable au silence.

Demain cette pièce sera vidée, le décor va disparaître.




Rémi Désir - Lucas Pellegrini
2024